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Un livre blanc nucléaire.
Un livre blanc nucléaire.
31 mai 2006
Le discours du Président de la République à l’Ile-Longue modifie substantiellement la doctrine nucléaire française, accentuant ainsi une inflexion, notée dès juin 2001, dans son discours à l’IHEDN.
Jacques Chirac reprend d’abord dans une formulation à peine différente la notion « d’Etats voyous » chère à la doctrine américaine : « Pour autant, les dirigeants d’Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive (nous soulignons), doivent comprendre qu’ils s’exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d’une autre nature. »
La phrase étend ainsi la menace nucléaire non seulement aux Etats qui « ont recours » au terrorisme mais à ceux qui « envisageraient » de le faire ; elle semble aujourd’hui devoir s’appliquer à l’Iran. Comment vérifie-t-on qu’un Etat « envisage » d’avoir recours à des moyens terroristes ? étant donné la gravité de la sanction évoquée (une frappe nucléaire) il n’est pas question de se tromper sur l’évaluation du risque.
En fait, cette formulation est calquée sur la notion américaine de frappes « préventives » (ou préemptives) : il faudrait agir offensivement avant que la menace adverse se soit concrétisée : c’est au nom de cette « prévention » que les Etats-Unis sont allés faire la guerre en Irak. Ce concept a donc autorisé des actions déstabilisantes pour les US. Mais pour la France, c’est un concept illégal car il autorise des guerres d’agression.
En outre il est illégitime car il connote une perte d’autonomie ; ce discours en effet ne pourra jamais se passer d’une contre assurance otanienne.
De plus le président introduit dans son discours du 19 janvier 2006 la notion de « flexibilité » des forces stratégiques, c’est-à-dire exactement le vocabulaire américain des années soixante (« flexible response ») qui était sévèrement critiqué par les stratèges français car introduisant dans l’escalade une continuité entre les armes classiques et le nucléaire . Dans le même temps Jacques Chirac étend la notion d’intérêts vitaux à la « garantie de nos approvisionnements stratégiques ou la défense de pays alliés ».
La discrétion qui entoure ce processus de transformation du logiciel de la dissuasion est néfaste. Le livre blanc de 1972 s’ouvrait sur l’idée « qu’aucune politique de défense n’a de valeur sans consentement national ». Cette idée reste valide aujourd’hui et la réévaluation de notre politique nucléaire mérite un livre blanc et le débat national qui va avec.
DS
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